01/12/2020

Edito · Le live à l’agonie, toute une filière qui se meurt

Ces dernières semaines ont été marquées par de nombreuses nouvelles mesures de restriction d’activités auxquelles nos adhérents se sont encore une fois adaptés, comme ils ont su le faire tout au long de cette année, malgré une absence totale de visibilité dans les mesures gouvernementales mises en place pour endiguer la crise sanitaire.

Un manque crucial d’agenda officiel de reprise de la part du Gouvernement

Sur les trois étapes prévisionnelles à venir du déconfinement, aucune ne concerne encore les activités debout et/ou dansantes. La nature de notre activité – qui repose sur la programmation et s’inscrit donc nécessairement dans l’anticipation – ne semble pas être comprise par nos interlocuteurs étatiques qui abordent nos ERP comme des commerces, qu’il serait possible de fermer ou de réouvrir du jour au lendemain.
Ce manque de précision constant n’impacte pas que nos ERP mais également les artistes, leurs producteurs-tourneurs et les organisateurs de spectacles dont l’activité repose entièrement sur la possibilité de prévoir des dates, leurs attaché·es de presse qui doivent en assurer la promotion, les labels qui passent désormais par d’autres biais – notamment digitaux… C’est ainsi toute la chaîne de valeur du secteur qui est impactée par des schémas  gouvernementaux court-termistes distillés au compte goutte.

Des dispositifs d’aide encore inadaptés et trop peu prospectifs

Plusieurs dispositifs prolongés, adaptés, ou récemment créés viennent certes soutenir notre secteur d’activité.
Cependant, les dispositifs de soutien à l’activité des personnes morales restent perfectibles, car leurs critères d’éligibilité font de nos associations et micro-structures les grands laissés pour compte de cette crise sanitaire et témoignent en l’état d’un manque de connaissance de notre secteur très fragmenté. 

Ces difficultés d’accessibilité des structures aux aides met également en péril la survie des personnes physiques qui constituent le secteur. Nos artistes-auteurs·trices et technicien·nes doivent être davantage soutenu·es. Car à ce jour, la prolongation de l’année blanche n’est par exemple pas sécurisée et les droits d’auteur sont en chute libre.

Ainsi, à l’aube de cette nouvelle année 2021, l’avenir inquiète la filière des musiques actuelles et plus largement le milieu culturel, que nous devons plus que jamais défendre.
Pour que les dispositifs d’aides aux personnes morales soient maintenus en 2021 et prolongés après la réouverture de nos ERP,
Pour que les personnes physiques qui font vivre cette industrie soient également soutenues,
Et pour que la culture ne soit plus jamais reléguée au rang de “produit non essentiel”

Le Réseau des Musiques Actuelles de Paris