29/06/2023

Le Hall de la chanson débarque à Avignon !

Retrouvez Le Hall de la chanson avec deux spectacles Proust au café-concert et Des racines à Lapointe au Festival Off d’Avignon 2023 !

Spectacle musical : Proust au café-concert 

Du 8 au 28 juillet (les jours pairs / relâche le mardi) à l’Espace Roseau Teinturiers à 15h10

« Un spectacle très réussi, savoureux, durant lequel est rappelé la passion de l’auteur pour le café-concert, ses lieux, ses interprètes. » (Le Monde)

« Détestez la mauvaise musique, ne la méprisez pas. […] Sa place, nulle dans l’histoire de l’Art, est immense dans l’histoire sentimentale des sociétés », écrit Marcel Proust dans Les Plaisirs et les jours.

En s’excusant ainsi d’apprécier le café-concert, Proust reconduit ici les préjugés de classe à l’égard des musiques populaires : il ira jusqu’à supprimer de son œuvre-monument (La Recherche) tous les passages qui décrivaient les beuglants et leurs artistes, qu’il connaissait bien, pour les avoir fréquenté souvent.

Avec Reynaldo Hahn, compositeur de musique savante épris de simplicité, comme en témoignent nombre de ses « mélodies », Proust est attiré par la liberté qui traverse de part en part les chansons de caf’-conç’ et leurs interprètes : Thérésa, Paulus, Dranem, Fragson et, avant tout, les deux immenses vedettes de la chanson que sont, au tournant de 1900, la grande Yvette Guilbert et Félix Mayol (qu’il désire inviter chez lui pour chanter, sans jamais oser le faire). L’évocation, explicite quoiqu’à mots couverts, de la sexualité, l’enthousiasme effréné du public, l’art des artistes de dire en chantant et de danser leurs chansons touchent Marcel et Reynaldo au plus haut point.

Un jeune chanteur, frais émoulu du Conservatoire national supérieur d’Art dramatique, (Quentin Vernède), un chanteur rompu aux contrastes de styles (Olivier Hussenet), accompagnés par une talentueuse pianiste-arrangeuse classique (Lucie Sansen) et une percussionniste comédienne aux allures de Céleste Albaret, la gouvernante de Proust (Catherine Pavet), lèvent le voile sur ces trésors paradoxaux de la chanson qui tournèrent la tête à ces deux esthètes raffinés.

Avec Olivier Hussenet (chant) 

Lucie Sansen (piano)

Quentin Vernède (chant)

Catherine Pavet (percussionniste)

Spectacle musical : Des racines à Lapointe

Du 7 au 29 juillet (les jours impairs / sauf les mardis 11 et 25 juillet) à l’Espace Roseau Teinturiers à 15h10

Boby Lapointe, de son temps, était en fait vu comme un artiste à part, son apparition inquiétant un peu le monde de la chanson et du cinéma. Brassens, en fraternel voisin occitan,  l’imposa en première partie de son spectacle à Bobino, sa salle de prédilection. Le producteur du film de Truffaut Tirez sur le pianiste disant qu’on ne comprenait pas ce qu’y chantait Boby Lapointe demanda qu’on fit apparaître les paroles à l’image. Le réalisateur le prit au mot et le sous-titra dans la séquence, ce qui valut à Lapointe de traîner longtemps le surnom : « le chanteur sous-titré ». Le côté ingénieur et génie des maths du chanteur ajouta à sa légende.

Pour nous, qui sommes d’un temps, où une certaine différence ou singularité est un peu plus admise, Boby Lapointe s’apparente au lignage des poètes qui sous virelangues et jeux de mots en fait parlent de tout faisant remonter absurdités et souffrances des désirs et des séparations dépassées par le rire, ces choses de la vie que les artistes du temps des petits cabarets de l’après-guerre de la rive gauche de Paris faisaient entendre à leur  public en toute l’intimité de la proximité avant de le faire passer bien vite par le disque et le petit écran de la télévision arrivée tout nouvellement dans les foyers.

Ce que nous voulons faire passer dans notre spectacle Des racines à Lapointe c’est aussi un  Boby Lapointe participant d’un temps trop souvent vilipendé, celui des yéyé qui le rapprocherait d’un Serge Gainsbourg transfuge comme lui, avec un style où la tendresse pour les travers des temps modernes s’exprime souvent à travers la dérision. Méfiez-vous de Boby Lapointe : il est toujours et encore un miroir déformant de nous-mêmes. Le miroir du décor d’un salon de coiffure dans une jolie petite ville du sud de la France. Entrez-y ! 

– Serge Hureau

Avec Charlotte Avias, Maïa Foucault, Alban Losseroy

Aux instruments : Richard Dubelski (multi-instrumentiste), Alban Losseroy (guitare) et Axel Nouveau (piano).

Conception et mise en scène : Serge Hureau et Olivier Hussenet, pour Le Hall de la chanson

Collaboration artistique : Laetitia Boulet


Le Hall de la Chanson

Accompagnement / Lieu de diffusion

Unique « Centre national du patrimoine de la Chanson », Le Hall de la chanson est né en 1990. Sans mur, il a d’abord agi à travers ses productions multimédia, ses spectacles et des actions de tourisme culturel. Depuis 2013, Le Hall dispose d’un théâtre dans le Parc de la Villette, où il propose des créations de spectacles, des actions de formation, des activités d’éducation artistique et culturelle et des événements avec comme ligne directrice de sauver de l’oubli, transmettre et partager les chansons de toutes les époques et styles.